Victor Hugo, exilé, dénonce le coup d’État et l’absence de légitimité du plébiscite
« Ainsi donc, quels que soient vos chiffres, convoqués ou non, extorqués ou non, vrais ou faux, peu importe : ceux qui vivent l’œil fixé sur la justice disent et continueront de dire que le crime est le crime, que le parjure est le parjure, que la trahison est la trahison, que le meurtre est le meurtre, que le sang est le sang, que la boue est la boue, qu’un scélérat est un scélérat et que tel qui croit copier en petit Napoléon copie en grand Lacenaire* ; ils disent cela et ils le répéteront, malgré vos chiffres, attendu que sept millions et cinq cent mille voix ne pèsent rien contre la conscience de l’honnête homme ; attendu que dix millions, que cent millions de voix que l’unanimité du genre humain scrutinant en masse ne comptent pas devant cet atome, devant cette parcelle de Dieu, l’âme du juste : attendu que le suffrage universel, qui a toute souveraineté sur les questions politiques, n’a pas de juridiction sur les questions morales. »
Victor Hugo, Napoléon le Petit, 1852.
* Lacenaire était un escroc et assassin, condamné à mort et guillotiné en 1836.
Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.frTélécharger le manuel : https://forge.apps.education.fr/drane-ile-de-france/les-manuels-libres/histoire-premiere ou directement le fichier ZIPSous réserve des droits de propriété intellectuelle de tiers, les contenus de ce site sont proposés dans le cadre du droit Français sous licence CC BY-NC-SA 4.0 